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2007-10-11T12:53:15+02:00

"Tu n'es pas seul"- Chapitre 15

Publié par Cycy la vache de l'espace et son Dragon

 

CHAPITRE 15 : Ce lien qui ne se voit pas mais qui se ressent

 

 

Grâce au remède de Shirahime, Fye s’était rapidement sentit beaucoup mieux.Il mit sa faiblesse, au moment du départ de Kurogane, sur le compte de ce qu’il s’était juré de ne jamais plus ressentir pour quiconque : cette damnée EMOTION…

 

Fuir. Fuir son cœur et la vérité, sans trêve et sans repos. Sa course s’achèverait tout aussi brutalement que celle de…

 

Il frémit. Non. Ne surtout pas penser à cette personne. Seul Asura ô savait qu’elle avait existé. Et Shirahime. Parce que… « C’est vrai., murmura-t-il, Je me cache derrière un nom… »

 

 

                Pour échapper à ses mensonges, il se leva du lit où il était avachit, remua chacun de ses membres. Ses forces étaient revenues en lui, le portaient d’une vigueur nouvelle. Il promena son regard sur la chambre déserte, vit son manteau du monde précédent accroché au coin d’un meuble. En fouillant dans ses poches, il découvrit ces petits riens qui font tout, dans leur drôle de famille improvisée :  le plan d’une des villes qu’ils avaient explorée, studieusement annoté par Shaolan, un petit gâteau cuisiné avec affection par Sakura et à moitié dévoré par Mokona, et un papier où… Un papier où Fye avait écrit en grand, dans sa langue natale, les formules de politesse usuelles : « Bonjour, s’il vous plait, merci, Au revoir ». Kuro Chan avait écrit la même chose en japonais au-dessous. C’était pour Shaolan, qui s’était mis en tête de faire un lexique, au cas où ils tombent en panne de Mokona. Ce jour là ils avaient bien ris sur le contraste flagrant entre son écriture et celle de Kuro Chan, un vrai charabia l’un pour l’autre… Même là.

 

                Une secousse terrible, qui fit trembler tous les murs, le tira de ses pensées. Il s’empara d’une lance de bois, laissée par prudence par un ninja extra lucide.

 

« … SHIRAHIME CHAN ?! »

 

Il se précipita au-dehors, constata la situation périlleuse. Shirahime , debout et droite dans la neige, comme une étrange apparition dont le kimono vaporeux virevoltait dans le vent, faisait face à un véritable régiment de soldats en armure. Fye comprit en un centième de seconde qu’il n’y avait en réalité pas un brin de vent. Toute cette énergie provoquant tremblements de terre et tempêtes, toute cette aura magnétique, toute cette puissance flamboyante provenait de la fée des glaces…

 

Ou plutôt…

 

« Rends toi ! , crièrent les soldats en armure. Si tu tiens à la vie, livres nous la plume ! »

 

Shirahime ne répondit même pas. Elle avait un regard étrange, froid et distant, un peu douloureux. Il lui suffit de lever une seule main pour provoquer des vents tumultueux, séismes fulgurants, geysers puissants, contre lesquels l’armada tenta vainement de lutter. Certains guerriers accoururent vers la fée arme au poing. Fye s’était déjà précipité pour la protéger lorsqu’il vit Shirahime se défendre avec une rapidité et une classe absolue : gauche, droite, parades, feintes…. Plus vive que l’éclair, distribuant des coups de pieds à la puissance redoutable, elle avait le charme renversant d’une danseuse étoile, et des coups d’une force implacable. En moins d’une minute, elle avait mis à elle seule tous les hommes à terre, et demeura au centre du champs de bataille, toujours aussi évanescente, remettant en place le plis froissé de son kimono et une mèche de cheveux égarée dans l’air…  Aussi majestueuse qu’une déesse… Avec le regard fragile et perdu d’une toute petite fille.

 

ZWOUF ! TCHING !

 

                Shirahime écarquilla des yeux atterrés. Même elle n’avait pas pu percevoir à quelle vitesse s’était déroulée la scène. Un homme, dissimulé jusque là, l’avait attaquée en traître,  mais Fye, intervenu juste à temps, avait paré son coup, la lame de son adversaire effleurant à peine le solide bois de sa lance made in Kuro Chan (« C’est du solide ! »)

 

« Joli coup, murmura l’inconnu en jaugeant Fye de son regard. Je pensais être le seul à être plus rapide que la fée des glaces. »

 

Fye n’avait pas besoin qu’on le lui dise pour reconnaître en cet home le Roi des corbeaux. Tout, depuis son armure d’un noir étincelant jusqu’à son air hautain et belliqueux lui criait cette évidence. Bien que très jeune encore, il émanait de lui une aura presque aussi puissante que celle de Shirahime, à ceci près que la sienne était clairement maléfique. Fye sembla à peine s’en formaliser, et, contrant toujours l’épée du souverain, lui dégaina son sourire Happy Face number five, le plus goguenard :

 

« Pardonnez moi de rester modeste et d’être seulement plus rapide que vous. »

 

                Furieux de cette vanne, le Roi des corbeaux repassa à l’attaque. Fye esquiva, le contra, encore et encore, sous le regard bouleversé de Shirahime. La suite fut un combat terrible, brutal et rapide, chacun des adversaires démontrant son art du combat et de la stratégie, de séries de coups en feintes, d’attaques foudroyantes et de vitesse démente. Tout aux alentours fut brisé, fracassé, laminé… Pour la première fois depuis longtemps, Fye rencontrait un adversaire presque à sa mesure et se trouvait obligé de se bagarrer pour de bon. Non pas pour lui-même, il s’en moquait éperdument. Mais pour…

 

ZWOUF !

 

                Fye se retourna, surpris. Il s’était déconcentré du combat l’espace d’un centième de seconde, trop de temps pour que la fée des glaces réagisse elle aussi. Le Roi des Corbeaux fonça vers elle, lame en avant…

 

« SHIRAHIME CHAN !!!! », hurla Fye. Trop tard.

 

                Le Roi des corbeaux, porté par son élan, arriva à deux millimètres de la jeune fille, pétrifiée de peur, la saisit brutalement par le visage….

 

Et l’embrassa.

 

 

Tandis que les gardes  savatés par la fée des glaces ouvraient des yeux ébahis, Fye observa la scène, impuissant, avec un frisson de dégoût profond et de colère mêlée. Il SAVAIT que le pire restait à venir…

 

                Lorsque le Roi des corbeaux libéra enfin Shirahime de son étreinte, celle-ci chuta lentement, très lentement, comme au ralentit, inanimée entre ses bras.

 

 

« ENDORMIE », précisa le Roi des Corbeaux. Fye l’avait blessé d’une estafilade sanglante au visage, mais il irradiait. Le mage ne répondit rien, demeurant debout et silencieux, seule la main tenant sa lance tremblant en trahissant l’émotion qui se jouait en lui…

 

 

 

Lorsque l’araignée fut entièrement dévorée,

 

Il ne restait plus que sa toile, qui lentement, lentement

 

Vacillait,

 

Pour un simple brin de vent…

 

 

Le Roi des corbeaux le scruta avec un regard mystérieux, le regard de ceux qui peuvent voir au-delà des apparences :

 

« Ainsi donc… Cette fille que tu n’avais pourtant jamais rencontrée… Et toi…

 

- Je vous demande de la libérer, coupa Fye avant qu’il ne puisse formuler sa pensée, de son ton le plus gentleman mais inflexible.

 

- Demande rejetée, répliqua froidement le Roi. Elle est la gardienne de la plume sacrée, et elle seule peut m’y mener. Qui plus est… J’ai toujours trouvé cette petite Shirahime tout à fait à mon goût, même si c’est une vraie amazone qui ne se laisse pas effleurer… »

 

Il eu un rire obscène et tout à fait écoeurant, et Fye, furieux, se lança vers lui à une vitesse absolument prodigieuse… Qui fut pourtant contrée par l’aura surpuissante du monarque ! Saisissant Fye par le cou, il le souleva de terre comme s’il ne pesait pas plus qu’une feuille morte, alors que ce dernier ce maudissait d’avoir été aussi imprudent et de ne pas être parvenu à le vaincre !

 

« Il y a en vous quelque chose qui vous lie, affirma le Roi de son regard perçant. Quelque chose qui ne se voit pas mais qui se ressens… Vous êtes… »

 

Il eu à nouveau son rire le plus abominable et ordonna à ses larbins :

 

« Emparez vous de ce type mais gardez le en vie ! Il nous sera peut-être utile ! »

 

Il relâcha sa prise et Fye, étranglé, retomba entre les mains des gardes de son adversaire. Que faire ? Se battre encore sans être assuré de la victoire ? Se laisser emmener ? Il ne voulait pas quitter des yeux Shirahime et la protéger autant que possible des assauts de ce gros dégoûtant de Roi !

 

« J’en connais un qui va être furieux… », pensa Fye en se laissant emporter par des gardes qu’il aurait vaincu facilement s’il l’avait voulu… Mais il ne voulait pas risquer la vie de Shirahime par sa témérité.

 

 

                Lorsque les deux Kurogane débarquèrent sur les lieux dévastés, tandis que le petit Kuro Kun courait partout en recherchant et criant le nom de Shirahime, le grand remarqua le papier griffonné pour le lexique de Shaolan, que Fye avait volontairement laissé s’échouer dans la neige pour leur laisser un indice sur ce qu’il s’était produit. Contrairement à ce qu’il prévoyait, Kurogane ne se mit pas immédiatement en colère. Il ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir voulu protéger sa fée. Lui-même en avait fait, de ces choses étranges, pour la Princesse Tomoyo ! Et même la plus étrange entre toutes, ce voyage surprise où il devait surveiller comme le lait sur le feu deux gosses, une peluche…

 

« … Et cet idiot de mage qu’il va falloir retrouver », grogna-t-il.

 

C’est à cet instant que Sakura, Shaolan et Mokona arrivèrent à toute allure…

 

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