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2007-10-11T13:01:00+02:00

"Tu n'es pas seul" - Chapitres 1,2,3 et 4

Publié par Cycy la vache de l'espace et son Dragon

« Tu n’es pas seul »

 

 

 

 

D’après les personnages créés par CLAMP

 

 

 

CHAPITRE 1 : Joue avec moi !

 

 

                Un paysage  hivernal, enneigé, d’un silence absolu, à peine effleuré d’un vent léger. Soudain, une rupture, une lacération, un souffle tumultueux qui déchire l’espace et y tournoie furieusement ; Surgissant de nulle part, deux personnages tombent du ciel et s’écrasent dans un bruissement d’écrasement sur l’épais tapis de neige moussue.

 

« Tu ne nous fera jamais atterrir normalement ?! Hein ?! Sale boule de poils ?! », vocifère une voix caverneuse.

 

« Je crois que le coupable ne peut pas t’entendre, Kuro chan », lui répond un ton mutin.

 

Kurogane releva son visage rougit par le froid de la neige où il s’était imprimé sous la violence du choc :

 

« Et merde, grogna-t-il, on a encore perdu les gamins en route.

 

- Et la sus-dite boule de poils, souligna Fye en s’amusant de l’inquiétude que dissimulait le mot trivial de son camarade. Mais si nous pouvons nous comprendre, c’est que Mokona n’a pas dû atterrir bien loin… », ajouta le jeune magicien en époussetant son costume élégant. Mais comme à son habitude, Kurogane, en bon ninja bourru, continua de grommeler entre ses dents :

 

« Tout ça, c’est parce qu’on est partis trop vite du monde précédent… Mokona s’est enclenché sans prévenir lorsqu’il a vu que Shaolan s’était blessé pour obtenir la plume… Et Sakura doit toujours être inconsciente après l’avoir reçue… Et…

 

- Et ne te fais pas de bile, insista Fye en lui tapotant l’épaule malicieusement. La blessure de Shaolan n’était pas grave, j’en suis sûr. Rien ne peut l’arrêter, ce gamin ! Quand à notre Sakura Chan, elle saura prendre soin de lui et vice versa. Et puis ils sont très futés et courageux tous les deux …

 

- M’ou – ais… grommela Kurogane.

 

-  Alleeeez, insista Fye, on va les retrouver, tes poussins ! Ah ! Quelle mère poule, ce Kuro-Papa ! »

 

Kurogane se contenta de le fusiller de son regard le plus sombre, mais il l’aurait volontiers fendu en deux d’un grand coup de lame. Malheureusement, son katana devait être bien rangé quelque part dans le bide de cette grosse baudruche de Mokona. A cette idée le ninja grogna en terme d’épilogue, avançant d’un pas rageur sur la plaine enneigée.

 

 

                Franchement désert, le coin. De la neige et encore de la neige, encore et toujours, à perte de vue, seulement ponctuée, ça et là , par le tronc sec et noueux d’un arbre dégarni, et de trois brins d’herbe ayant survécus aux rigueurs du climat. Son costume du monde précédent étant bien léger et peu adapté à la situation, Kurogane continua de grommeler à chacun de ses pas. De son côté, Fye paraissait parfaitement insouciant, chantonnant en lui emboîtant le pas, totalement indifférent au panorama glacial, étant originaire d’un pays tout aussi « rafraîchissant » . Ce qui ne manqua pas d’augmenter l’irritation de son camarade, qui au bout de quelques kilomètres parcourus, constata qu’ils étaient toujours cernés par le paysage hostile d’un désert hivernal, sans l’ombre d’une habitation en vue. Et les gamins qui devaient être là, tout aussi perdus qu’eux, et peut-être inconscients…

 

« Ce qu’il nous faudrait, c’est un Nasobi, dit Fye en interrompant le fil de ses pensées.

 

- C’est quoi, ça, un Nasobi ?

 

- Tu ne te souviens pas, dans le monde de l’autre jour, ces grosses créatures au flair redoutable qui nous suivaient à la trace ? C’était des Nasobis.

 

- Comment t’as su leur nom ?

 

- Je ne le savais pas. Mais chaque fois qu’on change de dimension, on se fait attaquer par tout un tas de créatures dont la plupart du temps on ne connaît ps le nom. Alors moi je leur en donne. Les renifleurs, c’était des Nasobis, et ça, dit-il en désignant une espèce de lapin croisé avec une moufette, traversant un peu plus loin sur la neige, on n’a qu’à dire que c’est… Hum… Un choupinou ! C’est mignon comme petit nom , hein, Kuro Chan ?

 

- Ce que je trouve de stupéfiant, c’est que chaque fois que je pense que tu as atteins les limites de ta stupidité, tu en repousses encore les frontières.

 

- Waaaav !, applaudis Fye d’un air narquois, Kuro Chan fait des vannes de plus de trois mots, maintenant !

 

- La ferme et en route, pauvre débile ! »

 

Encore un kilomètre. Ils croisèrent une sorte de belette.

 

« Oh, une milotte !, s’exclama Fye. Allez  Kuro Chan, joue avec moi au jeu des noms !

 

- Non. »

 

Un kilomètre de plus. Ce fut une souris croisée avec un écureuil.

 

« Tiens, un micounet ! Tu ne le trouves pas tout mimi ?

 

- Mais pourquoi, pourquoi je voyage avec un taré pareil ?

 

- Et là, regardes dans l’arbre, c’est un…

 

- Non, Fye !!!! »

 

Kurogane avait les nerfs en vrac :

 

« Tu vois pas que ça fait des kilomètres qu’on tourne en rond et qu’à l’heure qu’il est les gosses doivent être congelés ?!

 

- Sakura et Shaolan vont bien, affirma Fye d’un ton plus sérieux, pour apaiser sa colère.

 

- COMMENT TU PEUX LE SAVOIR ?! , interrogea le ninja de son regard le plus perçant.

 

- Je ne peux pas l’expliquer… C’est quelque chose qui se ressens. Mais s’il leur arrivait malheur… Je le saurais, sois en sûr. »

 

Kurogane ne répondit rien, le scrutant toujours. C’est dans ces instants où Fye était aussi sérieux, avec cette lueur si mélancolique dans le regard et une ombre sur son éternel sourire, qu’il croyait vraiment en sa sincérité. Il comprit qu’il était tout aussi inquiet que lui pour leurs petits protégés, si ce n’est plus. Mais Fye était toujours le premier à encourager les « enfants » (à quelques années près tout aussi jeunes adultes qu’eux) à aller de l’avant et défier leurs propres capacités, tandis que Kurogane semblait s’être mis en tête de protéger tout le monde à grands coups de Katana et de force brute. Il était comme ça, le Kuro Chan. Un océan de tendresse sous une carapace de fer.

 

« Bon, soupira-t-il en se taillant une lance avec un bâton en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tu préfères manger du choupinou, de la milotte ou du micounet ?

 

- Quoi ?!, sursauta Fye, tant ces mots semblaient incongrus dans la bouche du ninja.

 

- J’ai une dalle d’enfer, pas toi ? Et puis faudra bien nourrir les marmots quand on leur mettra la main dessus…

 

- Tu oublies l’appétit féroce de Mokona, dit Fye en retrouvant son sourire devant ce regain d’optimisme.

 

- S’il croit que je vais le nourrir, cette grosse barrique … »

 

                C’est alors que le sol se mit à trembler d’une secousse redoutable. Un véritable tremblement de terre que les deux hommes, à peine surpris  (il leur arriverait toujours des tuiles, quelque soit le monde) accueillirent toutefois en se tenant sur leurs gardes.

 

                Ce ne fut que l’espace d’un éclair. Fye vit soudain Kurogane s’élever de terre, non pas comme propulsé, mais soulevé. Il semblait trôner sur une espèce de monticule surgit des tréfonds de la terre et qui sembla s’élever toujours plus haut.

 

Et tout à coup, Fye réalisa qu’il se trouvait face à face, nez à museau, avec le croisement improbable d’un escargot et d’une énorme tortue de terre, bâtie comme un tank, et  le regardant d’un œil indifférent et brumeux en mâchonnant une quantité astronomique de végétaux. Deux étages plus haut, droit comme un i au sommet de l’immense carapace mais les yeux écarquillés, Kurogane déclara, juché tel un empereur sur sa monture :

 

« Non mais c’est quoi ce… Ce… Ce… CE « GLUCK » ?! »

 

Le Gluck, comme pour lui répondre, relâcha sa pitance pour émettre un long râle baveux , et dont Fye, bien face, pu percevoir combien il était malodorant.

 

«  Le Gluck, c’est pas mal, Kuro-chan… Tu as trouvé le nom parfait pour désigner une grosse bête visqueuse ayant de sérieux problèmes d’hygiène… »

 

 

CHAPITRE 2 : Mokona chiki boum wiiiiz !

 

 

« SHAOLAN ! »

 

 

Le jeune homme se réveilla en sursaut, se redressant d’un bond du lit luxueux où il était allongé. Son cœur reprit des pulsations normales lorsqu’il croisa le regard doux et le sourire lumineux de la Princesse Sakura, et qu’il aperçu en arrière plan Mokona bondissant et rebondissant comme un ballon fou dans la pièce, chantonnant de sa voix acidulée :

 

« SHAOLAN A FAIT LA GRASSE MATINEE – HEU !!!! »

 

Ce dernier s’inquiéta d’abord de la Princesse :

 

« Vous n’êtes pas blessée ?

 

-          Non. Et vous ? »

 

Le regard du garçon se porta vers son bras droit, qui avait sérieusement «été touché lors d’un combat contre l’une des fameuses créatures innommables  du monde précédent. Mais c’était comme si celui-ci n’avait jamais eu lieu : d’une manière plus qu’étrange, ses plaies s’étaient refermées, il n’avait même pas la moindre cicatrice ! Mais il y avait plus urgent que de chercher une explication à cette favorable rémission :

 

« Où sont Mr Kurogané et Mr Fye ?

 

- Je l’ignore… Lorsque je me suis réveillée, j’étais dans la chambre voisine de celle-ci… Il y avait à mes côtés de gentilles dames , qui ne semblaient pas comprendre un mot de ce que je leur disais malgré Mokona. Elles m’ont apporté de la nourriture, et de quoi me changer… C’est un endroit très luxueux… Je crois que nous sommes dans une sorte de temple, voire même un palais…

 

- Mokona, sais-tu quel est ce monde ?, demanda Shaolan. Et ressens-tu l’énergie d’une plume ?

 

- Mokona, chiki boum wiiiiz ! », répondit la peluche en faisant des loopings. Face à cette réponse incongrue , Shaolan tomba des nues, et Sakura eu un sourire forcé :

 

« Je ne sais pas pourquoi mais Moko Chan est dans cet état depuis mon réveil. Il est un peu… Tout fou. »

 

En effet, Mokona rebondissait partout  en tenant des propos encore plus incohérents qu’à l’accoutumée :

 

« Mokona n’est pas un produit soldé. Mokona ne sera ni repris ni échangé. Mokona est une marque déposée par Clamp. Achetez les figurines Clamp in 3 d land !!!! Wiiiiz !!!! »

 

Shaolan jugea l’affaire extrêmement grave. Sans leur radar à plumes/ traducteur / transbordeur dimensionnel , leur quête était perdue ! Et comment retrouver Fye et Kurogane ?! Il fallait rester calme et régler leurs problèmes les uns après les autres. Tout d’abord, se renseigner sur les lieux où ils avaient atterris, comment ils étaient arrivés dans ce palais et pourquoi. Et surtout, dans quel état ? Mokona avait-il perdu seul la raison, ou l’avait-on un peu aidé ? Et comment lui faire retrouver ses esprits ?

 

« Où sommes-nous donc ?!, s’interrogea Shaolan.

 

- Au pays de Kurisutaru », lui répondit une voix douce et timide.

 

                Shaolan et Sakura se tournèrent vers l’entrée de la pièce, où se tenait une femme d’une trentaine d’années, à l’épaisse chevelure brune et bouclée et au doux sourire maternel. Elle leur fit une petite révérence en rougissant :

 

« Je me nomme Shuko et je suis à votre service, à la demande de Sa Majesté la Reine de Cristal… C’est au palais de notre altesse que vous résidez, et vous êtes ses invités… »

 

Shaolan et Sakura s’inclinèrent eux aussi poliment, et un peu embarrassés de ce protocole.

 

« Pouvez-vous nous dire…. ?

 

- Des gardes de notre cité vous ont trouvés tous les trois inconscients dans la neige, à quelques kilomètres d’ici. Ils ont été si… Impressionés à votre vue que ce sont eux qui vous ont emmenés au palais. Et c’est notre Altesse en personne, la Reine de Cristal, qui par sa magie vous a soigné… Par contre, elle n’a rien pu faire pour votre petit compagnon, qui présentait déjà… Quelques petits troubles de la personnalité. »

 

                Les réflexions se bousculaient dans l’esprit de Shaolan. Ils se trouvaient au pays de Kurisutaru et la Reine en personne les avaient soignés ! La magie semblait naturelle dans ce pays, où Mokona était bien perçu. Mais pourquoi les gardes avaient été si impressionnés en les découvrant tous les trois, au point de les emmener au palais ? Et pourquoi… ?

 

« Si vous le voulez bien, à présent que vous voici tous les  trois réveillés, notre altesse la Reine de Cristal souhaite s’entretenir avec vous », poursuivit Shuko en les invitant à la suivre. Shaolan opina de la tête, non sans demeurer sur ses gardes pour protéger Sakura, et le Mokona survolté qu’elle tentait de contenir dans ses bras.

 

« C’est étrange, lui murmura Shaolan. Mlle Shuko a parfaitement suivit notre conversation alors que les dames présentes à votre réveil ne semblaient pas vous comprendre.

 

- Mlle Shuko est très différente des autres dames… Elles avaient toutes des cheveux blonds et lisses, et un regard triste, la peau très pale…  On aurait presque dit qu’elles étaient des spectres… Et puis si Mokona a chopé un virus interne, peut-être qu’il bugge un peu dans la transmission. »

 

Shaolan prit en compte la remarque de Sakura… Et se dit que la Princesse avait acquit un langage bien fleurit depuis leurs aventures dans le monde technologique de Piffle ! Peut-être qu’un jour il la verrait brandir un katana et descendre des litres de saké en jurant comme un… Kurogané.

 

 

 

CHAPITRE 3 : Je ne connais pas ces mots…

 

 

                « La vache, le Gluck, il est pas né sur un champs de courses !

 

- Cesses donc de rouspéter, Kuro Chan… On avance quand même plus vite dans ce désert, sur le dos de notre pote Gluck, que lorsquon était à pieds…

 

- Ouais mais il SHLINGUE à mort, et question étalon, c’est plutôt une limace !

 

- Ne l’écoutes pas, Glucky chéri, il est jaloux de ton charisme…

 

- BEUWAAAAH, répondit Gluck dans un râle affectueux.

 

- Fye, si tu comptes embrasser le Gluck, je t’abandonne dans sa bave et son haleine…

 

- C’est sur que l’eucalyptus, ça doit pas pousser beaucoup dans ce pays ! »

 

                Gluck se figea soudain, comme statufié, au milieu de la neige. Tout à coup, le silence absolu régnant autour d’eux leur sembla plus pesant, tendu… Kurogane brandit sa lance. Fye se dit qu’il était trop tard pour en faire une deuxième.

 

                Un long vombrissement sourd, inquiétant. Puis une secousse terrible, renversante, phénoménale. Surgissant des tréfonds de la neige, une créature immense, épouvantable, semblant issue d’un sinistre cauchemar, une sorte de reptile gigantesque, au corps musculeux et pourvu d’une épaisse cuirasse, une gueule immense et des crocs aiguisés en lames de couteaux, un regard perçant et froid, et des pics, des griffes, des dards, saillants de toutes parts… Et des plus menaçants !

 

                En un centième de seconde, Kurogane avait bondit de la carapace du Gluck pour se lancer dans la bagarre. Sans son katana, la baston ne serait pas à son avantage, mais l’idée de pouvoir vaincre la créature presque à mains nues le stimulait tout autant. Il lui assena le premier coup et un coup décisif, même si sa lance de fortune s’était brisée sous l’impact.

 

« Joliiiie démonstration, Kuro Chan ! , commenta Fye en applaudissant depuis le dos du Gluck (broutant toujours des végétaux d’un œil bovin), comme s’il était confortablement assis sur les gradins d’un stade. Tu as fais du hachis de Morlock…

 

- Cesses ton jeu idiot », grogna le ninja entre ses dents.

 

                Le sol se mit à trembler une fois de plus, et cette fois le séisme fut tel qu’il brisa net, étiola, propulsa les quelques arbres alentours. Cinq , quinze… QUARANTE créatures semblables à celle que venait d’abattre Kurogane venaient d’apparaître avec violence et férocité, prêts à engloutir les deux hommes et le Gluck, les cernant de toutes parts.

 

                Une bataille brutale et sanglante s’engagea. Kurogane bondit en tout sens, distribua de multiples coups et lacérations, se servant de la griffe aiguisée de l’un de ses adversaires vaincus comme de la lame de son katana. Mais plus il abattait de créatures, plus il en surgissait des entrailles de la neige, et le ninja se démenait comme un beau diable contre cette attaque massive.

 

« Mais qu’est-ce que t’attends pour utiliser tes pouvoirs, abruti de mage ?! », vociféra-t-il à l’adresse de Fye, qui de son côté, se mouvait avec la grâce d’un danseur pour esquiver les attaques des créatures.

 

« Tu sais bien que je n’ai pas le droit …

 

- Eh bien réagis au moins pour ne pas te faire bouffer ! », hurla Kurogane en lançant une autre griffe dans sa direction…

 

 

Le ninja continua de trancher dans le vif tout ce qui passait à sa hauteur, tellement préoccupé à abattre ses ennemis qu’il ne pouvait savoir si Fye, éloigné bien loin de son côté par les créatures, s’était décidé à se battre. Kurogane s’étonna lorsqu ‘il vit cinq monstres valdinguer en tout sens alors qu’il ne les avait pas touché. Le Gluck avait mis le turbo et fonçait furieusement, dans un grand « BEUWAAAAH !!!! », aussi efficacement qu’un troupeau d’éléphants, et au sommet de sa carapace, Fye distribuait les coups de gauche et droite avec vélocité. Kurogane fut si surprit de ce spectacle invraisemblable qu’il ne perçut pas assez vite le mouvement d’une créature, l’attaquant par le ciel, et qui, le touchant à l’épaule, l’envoya valser à plusieurs mètres de distance dans la neige, avec une violence et un fracas d’os brisés épouvantables. Des coups, Kurogane était habitué à en recevoir, et en distribuer dix fois plus. Fye savait qu’il allait se relever en une demi seconde et régler son compte à la créature qui avait commis l’offense de le toucher.

 

 

Mais il ne se releva pas.

 

Il ne bougea pas.

 

Il demeurait effondré à terre…

 

Comme si…

 

 

« Kuro Chan !!!! », cria Fye en fonçant avec le Gluck dans sa direction. Vite, vite avant que les créatures ne le dévorent… Luttant pour rejoindre son camarade, Fye se battit avec plus de détermination qu’à l’accoutumée. Peu lui importait de souffrir lui-même. Il savait depuis longtemps, au plus profond de sa chair est des recoins tortueux de son âme, toute la signification de ce mot. Mais s’il perdait un seul de ses compagnons de voyage…

 

Il rejoignit enfin Kurogane, inanimé mais vivant. Cependant les créatures étaient toujours plus nombreuses et Fye ne savait plus très bien comment protéger le corps de son camarade.

 

 

… PROTEGER …

 

 

Echouée dans sa propre toile, l’araignée fut lentement dévorée

 

Dévorée encore et encore, par ces peurs qu’elle n’osait nommer…

 

 

… SENTIMENTS …

 

 

« Je ne connais pas ces mots », murmura Fye pour lui-même.

 

 

Il fonça droit sur une créature, plantant avec violence son arme dans sa chair.

 

 

« Je ne les connais pas, parce que… »

 

 

Kurogane ouvrit lentement les yeux. Il vit Fye lutter avec fureur, la folie du désespoir, contre les créatures. Le ninja voulu se relever pour lui prêter main forte, passant outre la douleur qui lui perçait l’épaule. Mais Fye ne semblait ne même pas s’en être rendu compte, continuant de lutter contre les créatures avec une férocité inhabituelle et des yeux éteins, absents, comme si le véritable combat n’existait plus, comme si…

 

 

«  Fye !!!! », cria Kurogane.

 

 

Il se retourna lentement vers lui, pale comme la mort, les yeux hagards, avec tant de tristesse et de rage mêlée… Il acheva sa phrase d’une voix vaincue :

 

 

« … Parce que ces mots… Personne ne me les a appris. »

 

 

 

                Ce ne fut que l’espace d’une demi seconde. L’une des créatures, avant de mourir, propulsa son dard et celui-ci vint transpercer Fye de part en part, comme s’il n’était que le mince fil ténu traversé par une aiguille, et il échoua à terre, empalé.

 

                Révulsé d’horreur, le Gluck se cabra, affolé, et prit la fuite. Kurogane hurla de rage et de colère, fonça sur la créature criminelle pour l’achever, et dans son élan, fit un véritable carnage avec toutes celles qui restaient. Sur le blanc immaculé de la neige, il n’y avait plus que la souillure des cadavres déchiquetés et d’affreuses flaques sanguinolentes.

 

                Ereinté, une douleur insondable coulant tout le long de son bras, Kurogane se traîna jusqu’à Fye, toujours vivant mais pratiquement crucifié sur le sol. Non… Pourquoi avait-il décidé de se battre aujourd’hui, comme il le lui avait ordonné, au lieu d’esquiver les coups comme d’habitude ? Il avait pourtant son sourire no 3, le plus radieux et insouciant, sur le visage.

 

« Je crois que j’ai fais une bêtise, Kuro Papa… », Murmura-t-il faiblement avant de fermer les paupières.

 

« NE T’ENDORS PAS !!!! », ordonna Kurogane dans un cri rauque. Mais lui-même n’avait pas su ménager ses forces et mesurer l’importance de sa blessure, et son corps s’effondra à côté de celui de Fye, dans la neige.

 

« Ne t’endors pas… » , répéta-t-il faiblement pour lui-même.

 

« Il ne faut pas… »  dit-il alors que sa vue se troublait.

 

« Si jamais on s’endors »…

 

Sa main  agrippa le bras inanimé de Fye dans un geste protecteur…

 

Il cru discerner, debout en face d’eux, une grande silhouette, blanche et lumineuse. Un mirage ? Un début de rêve ? Un shinigami venu les emporter à tout jamais ?

 

« Non, il ne faut pas, grogna Kurogane… On n’a pas le droit d’abandonner… Les enfants ! »

 

Il perdit à son tour connaissance.

 

 

CHAPITRE 4 : Face à Face

 

 

« J’espère qu’ils vont bien », murmura Sakura face à une large fenêtre.

 

 Dehors, la  neige tombait en épais flocons moussus sur le panorama uniformément glacial. Shaolan ne répondit rien, non moins inquiet. Il savait par expérience qu’il n’était jamais bon que le groupe soit séparé : si la chance souriait aux uns, les autres se trouvaient immanquablement en situation périlleuse. Seul Mokona semblait parfaitement heureux, dansant et chantant comme un salary man japonais au karaoké, après une journée de travail et une cuite sévère :

 

«  Here we go ! Iko yo, Iko yo, tsubasa hiroge ! Kitto nanika ga nanika ga dokoka de daeru  hi o matte ru do! Do! Do! Dreaming! Dreaming!  Soshite tobira ga hiraku yo...”

 

“Bravo, c’est très joli, lui dit Sakura.

 

- Cette chanson parle de toi” , répondit Mokona d’un ton mystérieux avant d’avoir un rire dément et rebondir partout sur les meubles du petit salon où ils se trouvaient.

 

« Mlle Shuko a disparu depuis un moment… murmura Shaolan. Quand donc aurons-nous l’occasion de rencontrer la Reine de Cristal ? »

 

Une demi tonne de gardes lui étaient tombés dessus pour qu’il revête un costume digne de le présenter à la souveraine, sans oublier la liste interminable de recommandations.

 

« Soyons patients, lui répondit Sakura de son plus charmant sourire. Il faut d’abord que ces personnes comprennent que nous n’avons aucune mauvaise intention.

 

- Mais nous n’en avons jamais douté. »

 

 Sakura sursauta. La tendre voix qui venait de prononcer ces mots était tout à fait semblable à la sienne. Elle se demanda si elle avait prononcé cette phrase sans s’en rendre compte ou si Mokona s’amusait à faire des imitations !

 

 

                Shaolan fit volte-face et n’en cru pas ses yeux ébahis. Là, à l’entrée du salon, escortée par Shuko et l’une des dames blondes que la princesse avait vue, se tenait une troisième jeune femme, tout à fait splendide, vêtue d’une magnifique robe vaporeuse d’un blanc irisé de rose, et le front sertit d’un diadème ouvragé.

 

La Reine de Cristal.

 

Mais aussi…

 

 

La Princesse Sakura, troublée, émue, s’approcha lentement de la Reine de Cristal. Face à face, elle ne pouvait que constater l’incroyable évidence : elle se trouvait face à elle –même, son double dimensionnel en ce monde, bien que plus âgée qu’elle d’une dizaine d’années, plus grande. Si le Princesse Sakura était encore une adolescente, la Reine de Cristal était adulte depuis longtemps.Elle tendit ses mains en direction de Sakura et celle-ci les lui prit lentement. Face à face, elles eurent le même sourire confus à la même seconde.

 

« Bienvenue dans mon palais, dit enfin la plus âgée des deux. Je suis la Reine de Cristal, et il y a longtemps que j’attendais ta venue et celle de tes compagnons, petite Sakura… »

 

                Sur la tête de Shaolan, qui ouvrit des yeux ronds comme des billes, Mokona agita des drapeaux tricolores et fit la ola :

 

« C’est vrai que Mokona vient de très loin ! Mokona voudrait voir Paris et bouffer une ratatouille! Wiiiiz !!!! »

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commentaires
C
Ah, ah ce qui va leur arriver... suite au prochain épisode! (non je rigole!!!)<br /> ENFIN!!! Quelqu'un a reconnu Dreaming!!!!<br /> Je m'incline devant la sagesse de Ashura-ô... (au fait, d'une certaine manière tu fais partie de l'histoire, j'espère que je ne vais pas provoquer ton courroux lorsque tu découvriras les rêves de Fye!)<br /> S'il vous plait! pas frapper!!!!
Répondre
A
BEUWAAAAH !!!!Excellent ! Wiiiz !Cette fanfiction commence très bien ! Enfin pas pour certains... Kurogane et Fye sont en train de sombrer dans l'inconscient... que va-t-il leur arriver ?*prend un micro* Dreaming ! Dreaming ! (vive CCS)
Répondre

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